Le niveau des élèves français en baisse (mais dans la moyenne mondiale)

L'OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques, a publié cette semaine l’enquête Pisa, qui permet d’évaluer les compétences des élèves de 15 ans dans le monde entier. Le niveau général est en baisse, et la France ne fait pas mieux.  

Réalisée tous les trois ans, cette enquête mesure les performances des élèves en compréhension de l'écrit, en sciences, et en mathématiques. Les résultats ne sont pas glorieux : depuis la création de Pisa en 2000, on note un score mondial en forte baisse. 690 000 jeunes de 15 ans ont été évalués dans 81 pays ou territoires. Depuis la dernière édition, la note en mathématiques a perdu 15 points pour atteindre une moyenne de 480 points cette année. Une chute historique, puisque l’écart d'une enquête à la suivante ne dépassait pas les quatre points jusqu'à présent. En France, le déclin est encore plus fort avec 19 points de moins en compréhension de l'écrit (474 points), et une baisse de 21 points en maths (474 points).

Les pays qui arrivent en tête dans cette discipline sont comme d'habitude en Asie, à savoir Singapour, le Japon et la Corée. Les premiers européens sont l'Estonie, la Suisse et les Pays-Bas. La France se situe dans le tiers du milieu avec des niveaux équivalents aujourd'hui à ceux de l'Espagne, de la Hongrie ou de l'Allemagne. Si la France baisse beaucoup, elle reste dans la moyenne de l'OCDE. 

Quand on regarde en détail les résultats des jeunes Français, on remarque qu’ils sont liés au milieu socio-économique des familles. Les différences entre les jeunes favorisés et les jeunes défavorisés ne baissent toujours pas. Il y a aussi des disparités suivant le genre, les filles étant meilleures en compréhension de l'écrit, tandis que les garçons sont plus forts en maths. 

Pour expliquer cette baisse, l'OCDE présente plusieurs pistes, dont le Covid et ses conséquences. Mais le sentiment des élèves d'être accompagnés par leurs professeurs est important, or la France est l'un des pays où les jeunes disent percevoir le moins de soutien. Seulement 62% pensent que l'enseignant apporte de l'aide supplémentaire aux élèves qui en ont besoin, soit 8 points de moins que la moyenne, et 22 points de moins qu’au Japon.

Les jeunes évoquent aussi un climat de discipline moins favorable aux apprentissages. La moitié des élèves déclarent qu'il y a du bruit ou de l'agitation dans la plupart des cours, contre un tiers en moyenne.

Le rapport évoque aussi le manque d'enseignants en France : il y a quatre ans, selon les chefs d'établissements, 17% des élèves souffraient de la pénurie de profs. Cette fois, c'est 67%, soit la plus forte hausse de l'OCDE, et l'écart avec la moyenne internationale est énorme. Les parents ont aussi leur responsabilité, puisque leur implication est en baisse depuis quatre ans. Ils demandent, par exemple, de moins en moins souvent un rendez-vous avec les professeurs.

Vocabulaire :

ne pas être glorieux : ne pas être bon, ne pas être satisfaisant

un écart : une différence entre deux notes, deux résultats

jusqu’à présent : jusqu’à maintenant

à savoir : c’est-à-dire

une disparité : une différence

percevoir : sentir, ressentir

une agitation : mouvement, bruit, (ici) mauvais comportement de certains élèves

une pénurie : un manque, pas assez de

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