top of page
  • Guru Prancis

Elena Rybakina, le sacre qui contrarie Wimbledon


La joueuse kazakhe d’origine russe a remporté, le samedi 9 juillet, aux dépens de la Tunisienne Ons Jabeur son premier titre du Grand Chelem à Wimbledon, dans une édition où Russes et Biélorusses étaient mis au ban.


Elena Rybakina aura entre autres étonné par l’absence totale d’émotions exprimées au moment de la victoire. Serrant brièvement le poing, elle a regagné sa chaise, saluant à peine le Centre Court, comme si elle venait de passer un premier tour dans un tournoi de seconde catégorie. Dans son discours, la vainqueure sera à peine plus expressive en recevant le trophée : ‘J’étais si nerveuse avant et pendant le match’, se contente de murmurer Elena Rybakina, avant de procéder aux longs remerciements d’usage.


Sa présence à Wimbledon cette année tient à son seul passeport. Si elle n’avait pas été naturalisée kazakhe en 2018, pour des raisons avant tout financières – la richissime fédération locale est présidée par Bulat Outemouratov, dont la fortune personnelle est estimée à 3,5 milliards de dollars selon le magazine Forbes – la jeune femme née à Moscou n’aurait pas pu disputer le Grand Chelem londonien.


Car en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les organisateurs de Wimbledon ont décidé d’exclure les Russes et les Biélorusses. Toute la quinzaine, Elena Rybakina a été assaillie de questions sur son pays de naissance. ‘Je joue désormais pour le Kazakhstan, je suis heureuse de représenter ce pays. J’ai joué les Jeux olympiques, la Fed Cup, j’ai déjà un long parcours sous ces couleurs’, a-t-elle répété aux journalistes. Samedi, elle est devenue la première représentante de son pays d’adoption, femmes et hommes confondus, à inscrire son nom au palmarès d’un Grand Chelem.


Comme un pied de nez aux membres du All England Club, au cours de la finale, on a entendu des salves de ‘davaï !’ (‘allez !’) en provenance du clan de Rybakina. La jeune femme de 23 ans a commencé le tennis dans des clubs de la capitale russe et a été entraînée par l’un des pionniers de la discipline en URSS, Andrei Chesnokov. Domiciliée à Moscou d’après le site de la WTA (l’instance qui régit le circuit féminin), elle a affirmé cette semaine s’entraîner en Slovaquie et à Dubaï en dehors des tournois.


Ons Jabeur, la finaliste malheureuse de cette édition, a déclaré avec humour, à propos de la joueuse kazakhe : ‘Il faut que je lui apprenne à célébrer une victoire !’ Devant les journalistes, l’intéressée a concédé qu’elle ne réalisait toujours pas. ‘Peut-être dans quelques jours… Je ne savais pas quoi faire pour célébrer, j’étais en état de choc… Je n’ai pas réussi à profiter de cette finale, j’étais trop tendue.’


Vocabulaire :


aux dépens de : (ici) contre mis au ban : exclu à peine plus : un tout petit peu plus tient à : n’est dû qu’à un pied de nez : geste moqueur, et au sens figuré, action ironique destinée à narguer quelqu’un une salve : décharge d’armes à feu, et au sens figuré, de nombreux cris simultanés concéder : admettre


Audio :



Quiz :






6 vues0 commentaire
bottom of page