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  • Guru Prancis

Les influenceurs, ça n’est (déjà) plus ce que c’était…

Dernière mise à jour : 29 nov. 2023


Ceux qui affirment que les influenceurs et influenceuses n’ont pas de cerveau doivent se frotter les mains. La dernière starlette en date, Aitana Lopez, présentée comme un mannequin espagnol de 25 ans, n’a pas plus de réalité qu’un fantasme : elle a été entièrement générée par une intelligence artificielle.


Ruben Cruz, un designer espagnol fondateur de l’agence de mode ‘The Clueless’, assume tout à fait sa dernière création, ou plutôt créature : « Nous l’avons fait pour pouvoir mieux vivre et ne pas dépendre d’autres personnes qui ont un ego, des manies, ou qui veulent simplement gagner beaucoup d’argent en posant », explique-t-il. Pari réussi avec Aitana Lopez, qui lui permet de gagner jusqu’à 10 000 euros par mois sur les réseaux sociaux.

Le marché des influenceurs commence à être sérieusement menacé par des modèles virtuels comme Aitana et sa chevelure rose, les marques s’intéressant de près à cette niche et ayant recours à leurs propres modèles version IA.


Selon M. Cruz, les gens veulent « suivre des vies, pas des images », c’est pourquoi ses créateurs sont chargés de « raconter une histoire » avec un contenu. « Aitana a fait l’objet de beaucoup de réflexion », a déclaré le designer au site Euronews. « Nous l’avons créée en nous basant sur ce que la société aime le plus. Nous avons pensé aux goûts, aux passe-temps qui ont eu le vent en poupe ces derniers temps ».


Aitana, dont le prénom commence par les lettres… AI, apparaît comme une influenceuse de fitness et une « gameuse » basée à Barcelone. Pour les adeptes d’astrologie, précisons qu’elle est Scorpion. Elle est si réelle que des célébrités lui envoient des messages privés, sans se rendre compte qu’elle a été créée par ordinateur. « Un jour, un acteur latino-américain bien connu lui a envoyé un message privé pour lui demander de sortir avec lui », raconte Cruz.


Le succès d’Aitana a conduit les concepteurs à créer un autre modèle, Maia, décrit comme « un peu plus timide ». Ils reçoivent désormais des demandes de la part de marques qui souhaitent avoir leurs propres modèles d’IA. « Elles veulent avoir une image qui ne soit pas une personne réelle et qui représente les valeurs de leur marque, de sorte qu’il n’y ait pas de problème de continuité si elles doivent licencier quelqu’un ou si elles ne peuvent plus compter sur lui », analyse le designer espagnol.


Les entreprises peuvent également réduire leurs coûts en employant un influenceur virtuel, plutôt que des stars en ligne qui demandent des sommes astronomiques pour leurs contrats de sponsoring. Ce nouveau genre d’influenceurs pourrait faire baisser les prix du marché et donner aux petites entreprises la possibilité de créer des campagnes publicitaires qu’elles n’auraient pas pu s’offrir autrement.


Si les modèles de l’agence se plient aux standards de beauté de la société - critiqués pour promouvoir des normes corporelles assez peu réalistes et l’hypersexualisation des femmes - Cruz affirme que c’est nécessaire pour le succès des modèles. « Si nous ne suivons pas cette esthétique, les marques ne seront pas intéressées », déclare-t-il. « Pour changer ce système, il faut changer la vision des marques. Le monde en général est sexualisé. »

Ou, comme dit le refrain de la chanson « Lolita », « c’est pas ma faute à moi… »


Vocabulaire :


se frotter les mains : (sens figuré) montrer sa joie, applaudir une starlette : une petite star (ironique) une manie : une habitude qui provoque chez les autres de l’irritation une niche : un secteur de marché avoir recours à : utiliser, se servir d’une chose avoir le vent en poupe : être à la mode de sorte que (+ subjonctif) : afin que, pour que des sommes astronomiques : beaucoup d’argent des normes corporelles : les mensurations d’un corps


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